top of page

(Texte au sein de l'exposition collective "Worst Case Scenario", Boulevard Malesherbes, Avril 2021)
 

Le Store de Louise Vendel n’est pas sans rappeler ce que Mona Chollet appelle “le fantasme d’une biosphère à soi”*, cette tendance que nous avons à recréer l’extérieur à l’intérieur. L’oeuvre agit à la façon d’un trompe-l’oeil, un rideau de papier sur lequel est dessiné au fusain, dans une forêt ombragée, une cabane qui nous servirait de refuge. Cet endroit nous rappelle notre enfance, celle des cachettes et des silences infinis. Ce rapport au déplacement de l’espace intervient également avec Dug, ce tableau discret dont un chien tente de s’échapper. Entrain de fouiller dans un canapé, il rappelle une scène du quotidien qui témoigne de la survie de l’instinct animal, qui s’évertue malgré lui à chercher sa proie dans des coussins de velours. 

 

*  Mona Chollet, La tyrannie de la réalité, 2020, Folio




Chloe Bonnie More

comissaire de l'exposition collective

"Worst Case Scenario"

 

Avril 2021

(à propos de l'installation Still Life, Villa Belleville, Février 2020)
 

Louise Vendel questionne notre rapport à la nature. Dans son installation, sensibilité et rudesse d'accrochage semblent se frictionner. Tournant le dos à son dessin, l'arrière de la palissade s'apparente à une fausse décharge - puisque fait d'objets trouvés et interchangeables - qui aurait été envahie par une nouvelle espèce invasive de plante. L'agencement de ses oeuvres dans l'espace constitue ainsi une invitation à arpenter des espaces frontières possibles. L'idée d'un romantisme fantasmagorique vient alors s'entrelacer à celle d'une possible dystopie. L'adolescent présent semble ignorer les liens fondamentaux qui le relient malgré lui à une nature ubiquitaire. La situation derrière le dessin induit une fracture semblable, entre monde végétal et pollution industrielle. L'installation de Louise Vendel explore les limites inconscientes que l'on fixe entre situation intime et environnement commun, entre l'espace "de culture" et l'espace "de nature".

L'agencement de ses oeuvres dans l'espace constitue ainsi une invitation à arpenter des espaces frontières possibles qui sont la promesse d'un monde onirique dans lequel plonger, qui excède le réel tout en lui ressemblant trop fortement




Dimitri Levasseur,

comissaire de l'exposition collective

"Le Radeau des Cîmes"

 

Février 2020

Louise Vendel
Trompe-l’œil, pince-oreille / 7ème sens

(à propos de l'exposition "Possiblement Nous", Galerie du Crous, Juin 2019)
 

 

Mêlant fréquemment ses dessins à des éléments architecturaux et à du mobilier de design qui ponctuent les espaces de ses expositions, Louise Vendel sublime la technique du fusain. Ses installations explorent les limites inconscientes que l’on fixe entre espace intime et environnement commun, entre l’espace « de culture » et l’espace « de nature ». L’agencement de ses œuvres dans l’espace constitue ainsi une invitation à arpenter des espaces frontières possibles - stores, grillages ou tapis - qui sont la promesse d’un monde onirique dans lequel plonger, qui excède le réel tout en lui ressemblant trop fortement.

 

Ancrés dans un réalisme sauvage, les paysages mentaux de l’artiste pénètrent l’exposition, s’immisçant  dans la réalité du spectateur sous différentes formes, en trompe-l’œil. Ils reflètent les réminiscences et les indices d’un monde extérieur oublié. La noirceur dans laquelle ils s’ancrent n’est pas sans évoquer un certain romantisme fantasmagorique, qui flirte avec une possible dystopie.

 

Par un phénomène de réversibilité, aux confins du renversement propre à l’ironie, l’univers confortable de l’espace d’exposition rappelle l’intimité d’un appartement, attirant et rejetant le naturel, le rendant aussi envahissant qu’inaccessible. Les mouches posées sur un mur blanc troublent ainsi la perception, le cadre « domestique » qui les encercle constituant un indice trop palpable de leur imposture. Le papier peint tombant dans une ondulation maîtrisée (que l’on pourrait aussi lire comme une fausse négligence) répond à la représentation d’un foyer embrasé noir et blanc, à la fois fait de charbon et tendant à en redevenir.

 

Au fil de sa déambulation, le spectateur fait ainsi l’expérience troublante d’un état naturel qui ne sera plus, ou qui ne survivra que dans l’écho produit par un espace clos. L’installation sonore Echo’s Travel , tout en produisant une lumière fantasmatique dans un espace obscur, transmet aux visiteurs de la pièce les sons et les paroles de ceux qui y sont demeurés avant eux. Louise Vendel nous rend témoins de l’insaisissable.

 




Violette Morisseau et Margot Nguyen,

pour Diamètre

 

Juin 2019

bottom of page